Appelez nous : +212 (0)537-770-332
Paris – Rabat, le 4 mai 2017 – Alors que plusieurs dizaines de réfugiés syriens – dont des femmes des enfants – restent bloqués à la frontière algéro-marocaine depuis deux semaines, survivant dans des conditions humanitaires et sécuritaires désastreuses, plusieurs associations exhortent les autorités des deux pays à leur assurer assistance humanitaire et protection juridique.
Depuis le 19 avril 2017, plusieurs groupes de ressortissant.e.s syrien.ne.s ont été déplacés par les autorités algériennes à la frontière algéro-marocaine – aux abords de la ville de Figuig – dans une zone à haut risque sécuritaire et climatique. Ces personnes, dont plusieurs femmes et enfants mineurs, se retrouvent bloquées, n’ayant eu ni eau, ni nourriture ni accès aux soins pendant plusieurs jours. Certains ont pu rejoindre le Maroc et bénéficier d’une assistance humanitaire. Cependant un groupe reste toujours bloqué dans des conditions très critiques. Le Maroc affirme que les personnes bloquées se trouvent du côté algérien de la frontière et que l’Algérie doit assumer ses responsabilités humanitaires ainsi que les organismes internationaux dont le HCR à Alger [1].
Le GADEM et les organisations signataires saluent d’une part, la démarche humanitaire des autorités marocaines envers les ressortissant.e.s syrien.ne.s ayant pu accéder au territoire marocain, et d’autre part, la volonté du Maroc de collaborer avec l’Algérie [2] pour trouver une issue favorable à la situation actuelle.
Le GADEM et les organisations signataires sont également conscients du principe de souveraineté de l’Etat marocain quant à la gestion de ses frontières, mais rappellent cependant aux autorités marocaines ses engagements internationaux, notamment les articles 23 et 33 de la Convention de Genève sur les réfugiés concernant l’assistance et les secours publics ainsi que le principe de non-refoulement, ainsi que les articles 3.1 et 6 de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant concernant l’intérêt supérieur de l’enfant et les mesures devant être prises concernant sa survie.
Dans le respect, respectivement par le Maroc et l’Algérie, des mesures de protection à donner aux personnes vulnérables, le GADEM, la FIDH et les organisations signataires, demandent :
Notes
[1] Rencontre du Ministère chargé des marocains résidents à l’étranger et des affaires de la migration avec les associations de la société civile, le 27 avril 2017
[2] Exprimée lors de la rencontre du Ministère chargé des marocains résidents à l’étranger et des affaires de la migration avec les associations de la société civile, le 27 avril 2017
Organisations signataires :
ALECMA Association Lumière sur l’Emigration Clandestine au Maghreb
ASTICUDE L’association Thissaghnasse pour la Culture et le Développement
CCSM Collectif des Communautés Subsahariennes au Maroc
FIDH La Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme
Fondation Orient Occident
GADEM Le Groupe Antiraciste de Défense et d’Accompagnement des Etrangers et Migrants
IDD Réseau Immigration Développement Démocratie
Migrations et Développement