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23/10/2018
Houssam Hatim
Coding, cinéma, théâtre, musique, rencontres… Pour sa première édition, le collectif Kamleen veut faire de son événement une fête annuelle. Les quinze associations ambitionnent de réunir artistes, intellectuels, acteurs, associatifs, politiques et citoyens.
Mouvement Clarté ambition courage (CAC), Debatear, Eac-L’Boulevart, Gadem, Tilila… Au total, ce sont quinze associations actives dans les sphères culturelles, sociales et politiques qui font la richesse du collectif Kamleen. Le choix de ces associations ? « On partage tous les mêmes valeurs de liberté et de vivre-ensemble », explique Nada El Harif, du mouvement CAC. « Certains vont les exprimer à travers le débat, le militantisme citoyen et/ou politique. D’autres le feront par le biais du théâtre, du cinéma, du cirque, de la musique des arts plastiques ou de la performance », poursuit-elle.
Partir de ce qui existe déjà
Créé en 2017, ce collectif ambitionne de créer un événement annuel où se retrouvent artistes, intellectuels, acteurs, associatifs, politiques et citoyens. Pour cette première édition, prévue les 27 et 28 octobre au Centre culturel de l’Agdal et à la salle Allal El Fassi, le mot d’ordre est simple : une fête où se rencontrent toutes les générations pour une déambulation collective de deux jours, mêlant spectacles, débats, projections et rencontres. « Une fête où l’on rêve collectivement de la société que nous voulons, en sachant qu’on peut y apporter chacun quelque chose de nouveau », espèrent les organisateurs.
Après la parade d’ouverture, la fête sera inaugurée par « Code & Robotics for kids », deux ateliers programmés pour les enfants de 6 à 14 ans. S’ensuivra une conférence autour de la ville de Tanger et un spectacle de cirque, assuré par la troupe Colokolo. A 14 heures, le public aura rendez-vous avec Selma Mhaoud, auteur du livre Les champions nationaux – L’équation du développement au Maroc, publié dans la collection Les Presses de l’Université Citoyenne (fondation HEM) aux éditions En toutes lettres.
Migration, Parlement et valeurs
Le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) proposera, le jour même, des activités tirées de sa mallette pédagogique « Vivre ensemble au Maroc ». L’atelier permettra à un jeune public (de 7 à 14 ans) de développer ses connaissances sur les migrations. Le septième art n’est pas en reste, avec la projection du dernier long-métrage de Faouzi Bensaidi, Volubilis, par l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMDCH).
Au programme également, une pièce de théâtre-forum produite par l’association Tilila. Intitulée Barlamane Chari3 (« Parlement de la rue »), elle reproduit une scène du Parlement, avec une rencontre entre le député Omar Balafrej et le dramaturge Driss Ksikes, et permettra au public de prendre la parole. Au cours de cet exercice maïeutique, les deux intervenants feront parler les participants de leurs perceptions, de leurs vécus, de leurs choix et leurs préférences dans le but d’aboutir à un mind mapping des valeurs humanistes endogènes. Cette première journée sera clôturée par un concert assuré par l’association Eac-L’Boulevart.
Corruption sexuelle et reddition des comptes
Le 28 octobre, des films d’animation conçus par la Cimade et les associations Trombone et Cumulo Nimbus, aborderont les thèmes du parcours migratoire et de la discrimination lors d’une séance dédiée aux enfants âgés de 7 à 12 ans. La discrimination fera également l’objet d’une conférence animée par le Gadem et l’Institut Prometheus, suite à la publication du rapport « Etat des lieux des discriminations ».
Simultanément, avec une master-class animée par le réalisateur Faouzi Bensaidi, la section marocaine de l’ONG Transparency International abordera le thème de la corruption sexuelle, considérée comme « la grande oubliée du législateur marocain« . La photographie est également au programme, avec une exposition initiée par l’Institut Prometheus ainsi que son concours « Flouss Cha3b » (« Argent du peuple »), axé sur « l’action de sensibilisation sur la redevabilité et la reddition des comptes. »
Le collectif Théâtre de l’Opprimé de Casablanca proposera un spectacle de théâtre de rue, avec un format qui réunit l’art de la Halqa et la technique du théâtre-forum. Une carte blanche sera offerte à l’intellectuel Ahmed Assid, suite au lancement de son émission sur YouTube « Éclairages ». Et de clôturer les festivités avec du Jazz Kamleen.
https://telquel.ma/2018/10/23/kamleen-le-collectif-associatif-qui-veut-concilier-politique-militantisme-et-culture_1615074