Appelez nous : +212 (0)537-770-332
«Cette rencontre est l’occasion de poursuivre le débat sociétal sur les diverses facettes de la question migratoire afin de mettre en place une gouvernance solide de la politique marocaine en matière de migration et d’asile, mais aussi de consacrer l’approche fondée sur les droits humains à l’égard des différents sujets de la migration», a souligné Mohamed Barigou, bâtonnier du barreau de Rabat qui organise l’évènement.
Tout en insistant sur le besoin de ne pas perdre de vue le rôle de l’avocat dans le dispositif global de protection des migrants et réfugiés dans toute nouvelle législation, il a appelé, par ailleurs, à la promulgation d’un texte législatif intégré garantissant les droits des migrants conformément aux dispositions de la Constitution et des références internationales.
Il a indiqué qu’il n’est pas suffisant d’aborder le phénomène de la migration uniquement dans son aspect géographique, mais qu’il serait plus judicieux de le traiter sous l’angle politique, économique et culturel compte tenu des nouvelles formes de migration, qu’il s’agisse de la migration familiale, des femmes, des compétences ou encore la migration clandestine.
De son côté, le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, Mustapha Ramid, a salué le choix de la thématique de ce colloque qui répond à diverses questions de préoccupation pour la communauté internationale, évoquant le rôle joué par l’Ordre des avocats dans la défense des valeurs des droits de l’Homme, notamment les droits fondamentaux des migrants.
Le ministre de la Justice Mohamed Benabdelkader a, pour sa part, affirmé que la tenue de cette rencontre s’inscrit dans les efforts visant à promouvoir la Stratégie nationale pour l’immigration et l’asile élaborée par le gouvernement en application des directives Royales, afin de donner corps à une politique globale et multidimensionnelle sur les questions de la migration.
Le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et premier président de la Cour de cassation, Mustapha Fares, a, pour sa part, mis l’accent sur la pertinence de la thématique débattue par le colloque en tant que question d’actualité d’importance majeure revêtant des dimensions constitutionnelle, politique et sociale et soulevant des problématiques d’ordre juridique, judiciaire et sécuritaire aux niveaux national et international.
Il a estimé que le phénomène migratoire a pris constamment de l’ampleur durant les dernières années dans un contexte international marqué par nombre de conflits, le changement climatique et les crises économiques, ce qui a poussé plusieurs pays à adopter des politiques nationales, régionales et mondiales en vue d’y faire face.
Le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a rappelé que dans ce sillage le Maroc s’est engagé dans une approche proactive reflétant une vision Royale humaniste qui a fait du Royaume un modèle en soi en matière de gestion migratoire.
Les travaux de ce colloque de deux jours se sont focalisés sur trois axes : «Les droits des immigrés entre référence internationale et législations nationales: quelle protection?», «Immigration, demande d’asile et risques de traite humaine entre traitement juridique et protection judiciaire» et «Analyse comparative d’expériences du traitement de l’immigration clandestine».
L’accent a été mis sur la problématique de l’immigration dans le pourtour méditerranéen à la lumière du droit comparé et des traités internationaux, le traitement réservé à ce phénomène devenant de plus en plus complexe à l’ère de la mondialisation et des grandes mutations survenues à l’échelle mondiale en la matière.