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Un changement qui, apparemment, n’aurait pas obéi à des considérations protocolaires. En témoignent la teneur des allocutions des deux représentants du royaume au même événement. Si l’année dernière, la tonalité de l’intervention de Mohamed Benchaaboun était exclusivement économique, louant «les bonnes performances de l’économie marocaine» et le «cadre juridique» favorable à l’investissement, celle lue hier par Nasser Bourita a plutôt mis l’accent sur la politique, particulièrement l’engagement du royaume en faveur de l’Afrique.
«L’Afrique est une priorité pour mon pays, n’est pas un “statement” mais une réalité. Elle est inscrite au centre de la politique étrangère du Royaume.» Nasser Bourita
Le continent une priorité pour le Maroc
Se faisant l’avocat du continent, à Berlin le Maroc a martelé que l’Afrique a suffisamment de moyens pour voler de ses propres ailes. «Aujourd’hui, elle n’a pas besoin d’aide au développement, autant qu’elle a besoin de générer sa propre croissance (…) A l’heure de la ZLECAF, le Compact doit aussi nous montrer que si les investisseurs étrangers s’intéressent à l’Afrique, les investisseurs africains eux-mêmes doivent s’y pencher», a plaidé le chef de la diplomatie.
Et de rappeler que les «2/3 des IDE marocains sont en Afrique. Le Maroc est le 2ème investisseur africain en Afrique, et le premier dans sa région : l’Afrique de l’Ouest». Visiblement, Rabat maintient son intérêt pour la CEDEAO, malgré les déconvenues suite à sa demande d’adhésion au groupement régional.
«Les exportations marocaines sont passées de 2 à 21 milliards de dirhams (soit 2 fois les 1 milliard d’Euros alloué par le Compact)», a noté le ministre. En 2018, la chancelière Angela Merkel avait en effet annoncé lors du 2e sommet «G20 Compact with Africa», organisé en octobre 2018 à Berlin, la mise en place d’un fonds de 1 milliard d’euros pour soutenir les investissements des petites et moyennes entreprises européennes en Afrique.
«Notre ambition n’est pas le Compact mais l’Afrique. Le Compact est au service de l’Afrique. L’inverse n’est pas –et ne devrait pas- être vrai. L’Afrique n’est pas l’ambition. Elle est l’ambition en soi, et la raison d’être de ce que nous entreprenons.» Nasser Bourita
Et de conclure son intervention en lançant un appel pour l’élargissement du «Compact with Africa». Ainsi, selon le ministre des Affaires étrangères marocain, «aux 12 pays africains membres du Compact, dont le Royaume du Maroc, doivent s’adjoindre demain d’autres pays frères, dans une logique de cohérence, de complémentarité mais aussi de mixité géographique et économique».