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Le président turc veut impliquer davantage les Européens dans la gestion de la migration. Du moins les pays les plus concernés: la France et l’Allemagne. A cet effet, un sommet tripartite est prévu le 17 mars à Istanbul. La chancelière allemande Angela Merkel et le chef de l’Etat français Emmanuel Macron y sont ainsi attendus.
A l’ordre du jour, des discussions sur les migrants et la Syrie. «Nous allons nous réunir à Istanbul la semaine prochaine, mardi 17 mars», a dit Erdogan. Selon les propos du chef de l’Etat turc, rapportés mardi par l’agence de presse officielle, le chef du gouvernement britannique Boris Johnson pourrait également être présent.
Recep Tayyip Erdogan a indiqué qu’il comptait initialement organiser ce sommet en fin de semaine, mais que cela n’avait pas été possible en raison des élections municipales qui se tiendront dimanche en France.
Sollicitée par l’AFP, la présidence française n’a pas confirmé le sommet annoncé.
Le président turc répondait aux questions de journalistes à bord de l’avion le ramenant lundi 9 mars d’un sommet à Bruxelles consacré à un nouvel afflux de migrants vers l’Europe depuis la Turquie. Ankara a annoncé il y a deux semaines l’ouverture de ses portes avec l’Europe pour permettre à des milliers de migrants de passer, provoquant un afflux à la frontière grecque et réveillant à Bruxelles la crainte d’une crise similaire à celle de 2015. Pour Ankara, l’UE doit prendre sa «part du fardeau» mais celle-ci dénonce un «chantage» aux migrants.
Lors du sommet à Bruxelles lundi, l’UE a appelé la Turquie à «respecter les engagements» issus de l’accord conclu en mars 2016, qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange notamment d’une aide financière européenne.
En revanche, Erdogan a vivement critiqué les mesures prises par la Grèce qui a utilisé des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour empêcher les migrants de franchir sa frontière. «C’est un crime. Ils devront rendre des comptes. Mon conseil à la Grèce: ouvrez vos portes. Ces gens ne veulent pas rester en Grèce. Laissez-les entrer et se rendre dans d’autres pays européens», a-t-il dit.
Peu avant la publication de ces propos, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait dit «qu’Ankara espérait ébaucher un nouvel accord avec l’UE pour régler la question migratoire d’ici le 26 mars, date où se tiendra un sommet du Conseil européen».
L’annonce par Erdogan de la prochaine visite de Merkel et de Macron intervient par ailleurs au moment où la situation humanitaire est catastrophique dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
Après plusieurs semaines d’escalade ayant débouché sur des affrontements inédits entre l’armée turque et le régime syrien appuyé par Moscou, Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont conclu la semaine dernière un cessez-le-feu.
Depuis décembre, près d’un million de personnes ont été déplacées par les violences à Idleb, en grande majorité vers la frontière turque. La Turquie, où vivent déjà quelque 3,6 millions de réfugiés syriens, refuse d’en accueillir davantage.