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L’année écoulée n’a pas été une «exception» pour l’immigration clandestine des Marocains et autres nationalités vers le sud de l’Espagne. Mais cependant, il est à noter que les tendances du « Harag » ont différé et ont été plutôt océanes et se sont orientées donc vers les îles Canaries, où l’archipel a accueilli au bas mot, 23 000 immigrés, dont des milliers de Marocains, soit une augmentation de 880% par rapport à l’année 2019.
Des données jamais atteintes ces 4 dernières années, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol, publiées par le journal « Espanyol ». Les îles Baléares pour leur part ont accueilli plus de 16 000 immigrants, qui ont traversé la Méditerranée. Les Algériens y représentent la majorité, avec plus de 11 200 clandestins, ce qui est un record. Selon le département de l’Intérieur espagnol, le flux le plus « lourd » de migrants se poursuit depuis les côtes méditerranéennes.
En 2020, les îles Canaries ont subi la pire crise migratoire depuis 2006. Selon les données de l’Intérieur espagnol, au cours des quatre derniers mois de l’année, les arrivées se sont concentrées en provenance du Maroc, et des côtes du Sahara marocain. Cette situation n’était pas la même il y a plus de 14 ans, lorsque des vagues d’immigration ont été lancées depuis la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie. Les Marocains se sont classés premiers en 2020 en termes d’arrivées aux îles Canaries, avec 51%, alors que le reste se partage entre des pays d’Afrique subsaharienne, tels que le Mali, la Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire etc. Au cours des derniers mois, le pourcentage de Marocains a même «augmenté».
Le nombre de candidats marocains à l’immigration arrivant sur les côtes du sud du Royaume dans le but d’atteindre les îles Canaries a doublé, notamment au cours des quatre derniers mois, et ils constituent la grande majorité par rapport aux autres nationalités. « Cela rend la gestion de la crise de l’immigration plus difficile et nécessite un dialogue sérieux avec la partie officielle marocaine », explique le journal« Espanyol ». Bien que le voyage vers les îles Canaries soit beaucoup plus long et plus périlleux que celui vers la péninsule et le sud espagnol, les Marocains préfèrent désormais la route de l’Atlantique à la Méditerranée.
Les chiffres de l’organisation non gouvernementale Caminando Fronteras, dirigée par l’activiste Helena Maleno, indiquent que 45 bateaux ont été détruits cette année, causant la mort de 1 850 migrants. Selon la même organisation, 2 170 migrants sont morts au cours de l’année écoulée, et la Commission des droits de l’homme a exprimé ses regrets pour le manque de coordination entre l’Espagne et les autres pays de la région lors des opérations de sauvetage. Et le flux continu de migrants venus de l’Atlantique indique que la visite du ministre Fernando Grande Marlaska à Rabat le 20 novembre n’a eu aucun effet.
Le Maroc s’emploie à recevoir les migrants renvoyés des îles Canaries par le biais de vols hebdomadaires. Il envisage également la réception des mineurs via les postes frontaliers des présides occupés de Sebta et Mellila. Au cours du mois dernier, environ 65 Marocains sont arrivés en provenance des îles Canaries. Grande Marlaska avait déclaré lors de sa visite à Rabat en novembre dernier que « les relations de coopération, de coordination et de politique (…) avec le Royaume du Maroc sont exceptionnelles ». Rabat avait demandé un sommet bilatéral avec l’Espagne, avant qu’il ne soit reporté à février pour des raisons sanitaires dues à la Covid-19.
Cela étant, l’Algérie est actuellement la plus grande source d’immigrants en Espagne. Et ce malgré les visites de Grande Marlaska à Alger en août et de Pedro Sanchez en octobre. Les autorités algériennes se sont employés à transférer 120 immigrés d’Alicante vers Oran, sous l’escorte de 240 policiers. En moyenne, ce sont 31 Algériens qui arrivent en Espagne chaque jour. La Marine nationale et la gendarmerie algérienne ont fait des efforts pour empêcher cela depuis les côtes d’Oran et de Mostaganem, qui sont les villes les plus proches de l’Espagne. Mais les bateaux ou « pateras » à destination de Murcie, Almeria et Alicante partent régulièrement en mer, comme cela s’est produit à grande échelle à la fin du printemps passé, sinon même, plus.