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En Bosnie, à la frontière de l’UE, les conditions de vie de centaines de migrants sont « totalement inacceptables » selon l’ambassadeur de l’UE en Bosnie-Herzégovine, Johann Sattler. Les migrants ont été laissés sans abri et exposés aux intempéries hivernales après qu’un incendie a détruit le camp de Lipa. Un article d’Euractiv Italie.
Noël 2020 restera dans les mémoires comme celui de l’accord post-Brexit et des restrictions imposées dans la plupart des pays d’Europe pendant les fêtes afin de limiter la propagation du coronavirus. Des milliers de réfugiés qui ont cherché à d’atteindre l’UE en empruntant la route des Balkans s’en souviendront plutôt comme d’un Noël passé dans un froid glacial et sans abri.
« La situation est totalement inacceptable », a déclaré Johann Sattler, l’ambassadeur de l’UE en Bosnie-Herzégovine, en référence à la situation de milliers de personnes qui se sont retrouvées sans abri, dans la neige, sans nourriture ni eau. « La vie et les droits fondamentaux de plusieurs centaines de personnes sont gravement compromis », a-t-il ajouté à l’issue d’une réunion avec le ministre bosniaque de la sécurité, Selmo Cikotic.
Le 23 décembre, un incendie a ravagé le centre de migrants de Lipa, au nord-ouest de la Bosnie. L’incendie n’a pas fait de victimes, mais la plupart des installations du site ont été détruites. Le sinistre a aggravé la crise provoquée par l’accueil de milliers de migrants, car les autorités bosniaques n’ont pas réussi à trouver de nouveaux logements pour les migrants laissés sans abri.
Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a demandé aux autorités bosniaques de veiller à ce que les migrants évacués du camp détruit par l’incendie soient au plus vite logés dans le camp de Bira à Bihac. L’UE a en effet débloqué 3,5 millions d’euros pour équiper entièrement le centre d’accueil de Bira.
La Bosnie se trouve sur la route dite des Balkans, empruntée depuis 2018 par des dizaines de milliers de migrants qui se rendent en Europe occidentale pour échapper à la guerre et à la pauvreté au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique. À l’heure actuelle, le pays accueille environ 8 500 migrants qui vivent cependant dans des conditions critiques.
Selon la police, l’incendie du 23 décembre a été délibérément déclenché par des migrants, comme cela s’était produit à Moria, en Grèce, en septembre dernier. Le scénario semble très similaire : des conditions de vie insupportables, des incendies en guise de protestation, des milliers de personnes qui se retrouvent sans rien dans les rues, des résidents qui protestent car ils ne veulent pas d’un nouveau campement près de chez eux.