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Le vice-président de la Commission européenne chargé de la migration, Margaritis Schinas, avait accusé le Maroc d’utiliser les immigrés comme «une arme» de guerre contre l’UE, suscitant l’ire de Rabat. Ce mardi, la Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, la Suédoise Ylva Johansson, le désavoue.
La Commission européenne couvre d’éloges les efforts du Maroc dans la lutte contre l’immigration irrégulière. «Le Maroc est un partenaire très important pour nous afin de gérer la migration ensemble», a souligné ce mardi la Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Ylva Johansson, lors d’un point de presse destiné à la présentation des grandes lignes du plan d’action de l’UE pour la gestion des routes migratoires en Méditerranée occidentale et en Atlantique. Un plan qui sera examiné, les 8 et 9 juin, par les ministres de l’Intérieur et de la Justice de l’UE et ensuite par les chefs d’Etat de l’Union, le 29 et 30 juin.
«Nous voulons soutenir les efforts du Maroc pour lutter contre le trafic d’immigrants et la traite des êtres humains», a affirmé la Suédoise. Le royaume est un «partenaire stratégique et engagé» de l’UE, a-t-elle ajouté. La responsable a exprimé ses remerciements aux autorités marocaines pour leur «engagement très constructif» en matière de migration et de lutte contre la traite des êtres humains», soulignant que l’UE et le Maroc «entretiennent un partenariat solide et fiable en matière de migration».
Faire oublier les «déclarations hostiles» au Maroc de Schinas
La Commissaire européenne s’est félicitée de la baisse de «50%» des arrivées irrégulières de migrants aux Iles Canaries. Une chute qu’elle a attribuée aux «efforts intenses» des Vingt-Sept «mais surtout au gouvernement espagnol et aux partenaires clés, principalement le Maroc». Mme. Johansson a présenté la coopération avec Rabat comme un «modèle» pour les pays africains que l’Union européenne souhaite engager dans la lutte contre les réseaux de migration irrégulière.
Les «remerciements» de la Suédoise visent à apaiser la colère du Maroc, suite au «dérapage» -selon les propos du ministre Mustapha Baïtas- du vice-président de la Commission européenne chargé de la migration, Margaritis Schinas. Pour rappel, lors de sa participation à un forum européen sur la sécurité et la défense, organisé mi-mai à Bruxelles, le Grec avait accusé le royaume de recourir aux «menaces hybrides» et d’utiliser les immigrés comme «une arme» de guerre contre l’UE. Des accusations ayant suscité une levée de boucliers à Rabat, au point d’ouvrir un front de tension diplomatique avec l’Espagne sur la marocanité de Ceuta et Melilla.
La semaine dernière, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est réuni à Madrid avec Margaritis Schinas. Les entretiens entre les deux parties ont porté «sur les priorités en matière de coopération, de migration, d’éducation et de sécurité. Nous voulons faire progresser les partenariats stratégiques, source de stabilité, de prospérité et d’opportunités. Pour les Européens et les citoyens du monde», a écrit le Grec sur Twitter.