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Un naufrage et un accident de la route ont fait au moins 26 morts ces derniers jours parmi les migrants subsahariens qui tentent de rejoindre l’Europe via l’Algérie.
La fin de semaine a été particulièrement meurtrière pour les migrants en Algérie : sept corps de naufragés ont été découverts samedi 2 janvier sur les côtes de Mostaganem dans le nord-ouest du pays. Deux jours plus tôt, jeudi 31 janvier, 19 migrants subsahariens ont également péri, cette fois-ci dans un accident de la route, près de Tamanrasset dans le Sahara.
Dans un communiqué, la Protection civile a laissé entendre que le naufrage était probablement survenu beaucoup plus tôt compte tenu de l’état des dépouilles : « Les corps décomposés de quatre femmes et trois hommes, rejetés par les vagues, ont été retrouvés sur la plage », peut-on lire. Des acteurs associatifs évoquent la présence d’enfants parmi les victimes.
Les circonstances exactes du naufrage n’ont pas été précisées ni les nationalités des victimes, mais il semblerait qu’elles tentaient de rejoindre l’Europe par la mer dans de mauvaises conditions météorologiques. Selon l’AFP, des vents violents allant jusqu’à 70km/h ont notamment soufflé sur les côtes algériennes ces derniers jours.
Reprise « de plus belle » des traversées
Ces dernières années, outre les Africains subsahariens, de plus en plus de Maghrébins se risquent à la traversée de la Méditerranée centrale et occidentale. Selon l’agence européenne de contrôle des frontières Frontex, entre janvier et novembre 2020, plus de 34 000 personnes ont tenté la traversée de la Méditerranée centrale dont plus de 12 448 Tunisiens, 4 380 Bangladais, 1 771 Ivoiriens, 1 645 Soudanais et 1 384 Algériens.
Sur la même période, la route de la Méditerranée occidentale a connu plus de 15 800 traversées dont 10 612 Algériens, 3 230 Marocains, 1 602 Africains subsahariens dont la nationalité n’a pas été précisée, 109 Maliens et 100 Guinéens.
Des statistiques largement sous-estimées, selon certains spécialistes des questions d’immigration clandestine comme l’avocat algérien Kouceila Zerguine. D’après lui, les départs ont repris « de plus belle » ces derniers mois, malgré la pandémie de Covid-19, en particulier à partir du port d’Annaba (nord-est), a-t-il expliqué à l’AFP.
Vingt morts dont dix-neuf migrants morts dans le désert
Deux jours avant la découverte macabre de ces sept corps à Mostaganem, un autre drame est survenu, cette fois dans le Sahara à une centaine de kilomètres de Tamanrasset, une région frontalière du Niger et du Mali, connue pour être un lieu de transit vers l’Europe pour les migrants subsahariens malgré la dangerosité des routes.
Dix-neuf migrants africains, dont des enfants, ont trouvé la mort lorsque leur pick-up s’est renversé, jeudi après-midi, dans la commune d’Aïn M’guel, sur la route entre Ain Salah et Tamanrasset, selon la protection civile algérienne. Le conducteur, un Algérien, est également décédé dans l’accident et 11 personnes ont été blessées, soignées sur place puis transportées rapidement dans un hôpital de la région, selon les secouristes. Le véhicule accidenté a été entièrement détruit.
« La Protection civile appelle tous les conducteurs à respecter le code de la route et à être plus prudents afin de préserver leur sécurité et celle des autres », a réagi l’organisation sur sa page Facebook.