Près de 10 600 migrants ont débarqué aux îles Canaries, en Espagne, entre le 1er janvier et le 28 août 2022, soit une hausse de 16% par rapport à l’année dernière, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Malgré cette augmentation, les arrivées ralentissent en comparaisons aux hausses enregistrées au cours des dernières années : entre 2020 et 2021, à la même période, elles avaient bondi de 140%, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Des chiffres qui varient selon les sources, le ministère de l’Intérieur espagnol parlant, lui, d’une hausse de 115% entre ces deux années.
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Quoi qu’il en soit, le ralentissement des arrivées est net. Il serait la conséquence directe des relations apaisées entre le Maroc et l’Espagne, après une année de tensions diplomatiques. Les deux pays se sont rabibochés en avril suite à une rencontre entre le roi Mohammed VI et le Premier ministre espagnol. Depuis, les contrôles se sont renforcés aux frontières marocaines. Selon le journal espagnol Publico, les arrivées de Marocains, auparavant majoritaires, ont considérablement diminué, et la plupart des bateaux accostent maintenant sur les îles de Fuerteventura et Lanzarote, plus au nord.
L’Union européenne se prépare par ailleurs à valider une enveloppe financière de 500 millions d’euros pour le Maroc, afin de soutenir le pays dans le contrôle de ses frontières, a révélé le journal El Pais le 15 août.
Une route toujours meurtrière
Le nombre de décès sur la route des Canaries a également largement diminué par rapport aux records de l’année dernière. Mais la voie de l’Atlantique reste tout de même très dangereuse : 800 personnes sont mortes dans les six premiers mois de l’année, rapportait l’ONG Caminando Fronteras en juillet, contre près de 2100 à la même période en 2021.