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Pour sauver sa saison agricole et faute de saisonniers étrangers, sur fond de fermeture des frontières à cause de la pandémie du covid-19, l’Espagne lorgne sur les plus jeunes parmi les demandeurs d’asile. Mais l’Association marocaine des travailleurs immigrés (ATIM) exige que l’exécutif ibérique aille plus loin, en organisant des régularisations exceptionnelles.
En Espagne, l’Association marocaine des travailleurs immigrés (ATIM) a recommandé au gouvernement espagnol d’entreprendre un processus de régularisation extraordinaire sur l’ensemble du territoire espagnol, au bénéfice de tous les ressortissants en situation administrative irrégulière. Pour cette ONG, une procédure pareille est «importante», s’il faut mobiliser les étrangers présents dans le pays lors des récoltes agricoles.
En effet, le royaume ibérique fait face à un manque accru de main-d’œuvre saisonnière étrangère, employée dans le cadre de contrats conjoints avec les pays d’origine de ces travailleurs. Les ressortissantes marocaines recrutées dans les champs de fraise de Huelva en font partie. Le mois dernier, 6 600 seulement ont pu rejoindre la péninsule in extremis, avant la fermeture des frontières, en prévention contre la propagation du covid-19. 11 865 bénéficiaires du programme seront finalement restées au Maroc.
Pour sauver sa saison agricole, le gouvernement espagnol a ainsi exprimé son intention d’employer les demandeurs d’asile, résidants pendant au moins six mois et âgés de 18 à 21 ans, en leur accordant des autorisations de travail temporaires. Mais ATIM estime que l’emploi devrait inclure l’ensemble des étrangers en capacité de travailler, pour venir en aide à ces populations vulnérables, tout en couvrant les besoins réels du pays.
Parmi les actions «nécessaires et urgentes», ATIM recommande notamment d’initier «un plan d’action, mobilisant toutes les ressources nécessaires pour étendre [l’intervention gouvernementale, ndlr] à l’assistance juridique, consulaire, sociale et économique» et pas uniquement à l’emploi saisonnier.
Elargir les prestations sociales à destination des immigrés en Espagne
L’ONG appelle également à «renforcer les services d’assistance municipale, si nécessaire, car ils constituent une porte d’accès aux programmes d’aide pendant la crise sanitaire pour la majorité de ces personnes». Elle insiste aussi sur le fait de «soutenir les mesures juridiques et promouvoir les mécanismes de gestion administrative qui aident ce capital humain nécessaire et vulnérable à accéder au marché du travail agricole et à être efficace en ces temps de crise».
Les recommandations d’ATIM sonnent telle une recommandation au gouvernement espagnol de s’inspirer de son voisin ibérique, qui a récemment mené cette procédure exceptionnelle jusqu’au bout. A partir du 30 mars dernier, le gouvernement portugais a en effet commencé une campagne de régularisation exceptionnelle pour les immigrés en attente de titre de séjour, ainsi que les demandeurs d’asile.
Cette mesure temporaire vise à mieux protéger ces étrangers du Covid-19, grâce à leur plein accès aux services sociaux et sanitaires, au même titre que les citoyens portugais. Par ce biais, les ressortissants concernés pourront bénéficier de la prise en charge à domicile en cas de symptômes ou de garde des enfants, mais aussi des mesures de protection de l’emploi et du salaire, afin d’atténuer l’impact économique de la pandémie.