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Alors que les contaminations s’emballent et que le pays se reconfine, le ministère de l’Intérieur affrète de nouveaux charters…
Restez chez vous
, a supplié Boris Johnson, lundi. Le Royaume-Uni, qui déplore 76 000 morts, venait d’enregistrer sa pire journée avec 59 000 nouveaux cas de Covid-19 et son virus mutant. Dans la foulée, l’Angleterre et l’Écosse ont annoncé un reconfinement total. Total ? Pas tout à fait…
Le ministère de l’Intérieur s’apprête à renvoyer dans leurs pays une soixantaine de migrants détenus en centres de rétention. Selon le journal The Independent, les autorités ont levé les interdictions de voyager, afin d’affréter deux charters vers la Roumanie et la Pologne, les 13 et 14 janvier. Mais le ministère, sur son site, déconseille toujours tout déplacement non essentiel
vers ces pays ! Reste à savoir, d’ailleurs, si Bucarest et Varsovie autoriseront ces vols.
Des tests avant embarquement ?
Depuis des mois, l’Onu exhorte les États à cesser ces expulsions qui font courir de graves risques pour la santé publique
dans les pays de retour. Une consigne vite éludée par Londres qui promet des mesures appropriées
. Des tests seront réalisés avant l’embarquement… si la Roumanie et la Pologne l’exigent.
Pas de quoi rassurer. Le mois dernier, un migrant jamaïquain s’est avéré positif à son retour. Son cas a mis en évidence un foyer de Covid dans le centre de rétention Brook House où il avait été détenu, à Londres. Une information jusqu’alors passée sous silence. La ministre de l’Intérieur (Priti Patel) privilégie le populisme à la santé
, dénonce sur Twitter Bella Sankey, directrice de l’association d’aide aux migrants Detention Action. Et les ONG redoutent une accélération des expulsions : lutter contre l’immigration illégale était l’une des promesses phares de la campagne des Brexiteurs.