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Environ 951 migrants irréguliers ont péri en essayant de rejoindre l’Espagne par la mer au cours des six premiers mois de l’année en cours, selon un récent rapport de l’organisation espagnole non gouvernementale « Caminando Fronteras » .
Selon cette organisation qui s’appuie sur les témoignages de membres de familles de migrants et les statistiques de sauvetage, 112 femmes et 49 enfants figurent parmi les victimes de ces décès. Elle note en outre que la route des îles Canaries, qui part des côtes marocaines ou sénégalaises, est considérée comme la plus dangereuse, avec la majorité des décès et des naufrages signalés.
Ainsi, 778 personnes ont perdu la vie ou ont disparu en tentant d’atteindre l’Espagne par cette voie. Quant à la route algérienne, reliant l’Algérie à Almería, Murcie, Valence et les îles Baléares, elle a enregistré 102 décès.
Bien que les chiffres officiels espagnols montrent une diminution du nombre de bateaux de migrants arrivant au cours des six premiers mois de cette année, le nombre de décès lors de voyages de migration irrégulière a augmenté de 13 par rapport à la même période de l’année précédente, selon le rapport de l’organisation.
Le ministère espagnol de l’Intérieur a annoncé que 12.192 personnes étaient arrivées en bateau dans le pays au cours des six premiers mois de 2023, soit une baisse de 4% par rapport à la même période de l’année précédente.
En revanche, le Maroc a contrecarré 25.519 tentatives de migration irrégulière et a sauvé 3.150 migrants au cours des cinq premiers mois de 2023, selon les données du ministère marocain de l’Intérieur.
Le ministère a également indiqué avoir intercepté 70.781 tentatives de migration irrégulière en 2022 et avoir empêché 366.000 tentatives de migration irrégulière vers l’Europe au cours des cinq dernières années.
Environ 90.000 migrants ont été secourus en mer au cours des cinq dernières années, tandis que le nombre total pour l’année 2022 s’élevait à 12.478 migrants secourus.
En ce qui concerne le démantèlement des réseaux criminels impliqués dans le trafic de migrants, 290 réseaux ont été recensés en 2022 et 117 réseaux ont été démantelés entre janvier et mai 2023, selon la même source.
Migration: Le Maroc, un partenaire clé de l’UE
Il est évident que le Maroc contribue énormément à réduire la pression migratoire sur les routes de la Méditerranée occidentale et de l’Atlantique. La Commissaire européenne chargée des affaires intérieur, Ylva Johansson, a même affirmé que le Royaume est un « partenaire clé » de l’Union européenne (UE) dans la lutte contre l’immigration irrégulière.
En juin, et à l’occasion de la présentation à Bruxelles d’un plan d’action pour réduire la pression migratoire sur les routes de la Méditerranée occidentale et de l’Atlantique, basé sur un partenariat solide avec le Maroc, la commissaire Ylva Johansson, une socialiste suédoise, a souligné que l’arrivée de migrants irréguliers sur la route de l’Atlantique vers les îles Canaries avait grimpé en flèche en 2020 et 2021, mais a considérablement diminué en 2022 de 31 % par rapport à 2021 et en 2023 grâce aux différents partenaires de l’UE, dont le Maroc. « La situation est désormais sous contrôle », a-t-elle indiqué.
« C’est grâce aux efforts intensifs de l’UE, de la Commission, mais surtout du gouvernement espagnol et de notre partenaire clé, le Maroc, qui est un partenaire très important pour nous dans la gestion commune des migrations », a déclaré Johansson.
Selon la commissaire qui a remercié le gouvernement de Rabat pour son « dialogue constructif », « l‘UE et le Maroc ont un partenariat solide et fiable en matière de migration ». Et d’ajouter : « Nous voulons soutenir les efforts du Maroc pour lutter contre le trafic d’immigrants et la traite des êtres humains ».
En revanche, les flux migratoires se poursuivent, « ce qui nécessite une vigilance continue et des réponses opérationnelles concrètes. Malgré la stabilité nous devons déployer plus d’efforts dans la gestion des migrations à l’intérieur », a fait remarquer Johansson.