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Désillusion
Originaire de la ville de Bouira, Mohammed est arrivé en Grande-Bretagne il y a dix ans. «Facebook m’a vendu un rêve», confie-t-il. Depuis son téléphone portable, il montre des clichés photoshoppés de Londres, sur lesquels il projetait ses aspirations avant de partir.«Quand je suis arrivé à Londres, c’était la désillusion totale. Je savais que ça serait difficile, mais pas à ce point. La culture européenne est très individualiste», décrit celui qui est venu à l’aide d’un visa touriste dont il a «brûlé» la date de validité.Selon Farida Souiah, si ces migrants sont souvent conscients des périls de la migration et de l’adversité qui les attend «là-bas», ils se laissent rêver. «Il suffit de quelques clichés pour maintenir le mythe», avance-t-elle.Pour Oussama, ces clichés, c’est un objectif de vie: «Une fois arrivé en Europe, tout ira mieux. Et un jour, moi aussi je publierai un selfie en bas de la tour Eiffel.»