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Depuis le drame de juin 2022, consécutif à la prise d’assaut de la grille de Mellilia par des migrants, les tentatives de franchissement ont baissé de 91%. Au cours des huit mois qui ont suivi, seulement 101 personnes ont franchi irrégulièrement la frontière, contre plus de 1.100 au cours des huit mois précédents.
Le 24 juin de l’année écoulée, près de 2.000 migrants ont tenté de s’introduire sur le territoire de la ville occupée de Mellilia, d’après les chiffres officiels. Cette tentative a entraîné la mort d’au moins 23 migrants. Dès lors, le nombre de franchissements irréguliers de ladite frontière a connu une baisse de 91 %, selon les données communiquées par le ministère espagnol de l’Intérieur.
Plus précisément, au cours des huit mois qui ont suivi ce drame, 101 ont traversé irrégulièrement la frontière depuis la ville de Nador. Or, au cours des huit mois précédents (entre novembre 2021 et juin 2022), les données révèlent que 1.139 migrants ont réussi à s’introduire sur le territoire de la ville occupée, dont plus de 130 auraient réussi à atteindre Mellilia sans être renvoyés sur le territoire marocain.
Il convient de signaler que cette période comprend également le plus grand assaut de migrants illégaux connu à ce jour contre la clôture de Mellilia. Le 1er mars 2022, 2.500 migrants ont tenté de franchir la clôture dans une avalanche sans précédent. Parmi eux, 491, selon les chiffres officiels, sont passés de l’autre côté. Mais à peine 48 heures plus tard, le 3 mars, 350 autres migrants ont réussi à atteindre le territoire de Mellilia sur les 1.200 qui ont tenté de franchir la frontière.
Depuis l’assaut du 24 juin, il n’y a plus eu d’avalanches aussi massives et il n’y a plus qu’un filet continu de personnes qui, profitant généralement des heures de la nuit, tentent de franchir la barrière pour rejoindre la ville occupée.
LA COOPERATION CONTRE L’IMMIGRATION
Cette baisse est due, essentiellement, à l’amélioration des relations bilatérales entre Rabat et Madrid et à la coopération en matière d’immigration, qui s’est traduite par la signature d’un accord en avril dernier, lors d’un voyage du Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, à Rabat.
En effet, rien qu’au cours des deux premiers mois de 2023, l’entrée illégale d’immigrants en Espagne a diminué de plus de moitié par rapport aux deux mêmes mois de l’année dernière. Durant la même période, l’an dernier, 7.172 personnes étaient entrées illégalement en Espagne.
Selon les données de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), en janvier 2023, la voie maritime située au niveau des frontières du Royaume n’a enregistré que 529 franchissements, soit une baisse de 49%, de même pour la voie maritime atlantique qui a enregistré 564 entrées, soit une baisse de 82%, principalement en raison des conditions météorologiques difficiles qui ont affecté les tentatives d’immigrations irrégulières. Une autre raison de cette diminution est l’augmentation des patrouilles et des activités préventives mises en œuvre par les pays non membres de l’UE, principalement le Maroc.
Le dernier rapport du ministère espagnol de l’Intérieur, publié récemment, a confirmé une baisse généralisée de 25,6 % des arrivées d’immigrants irréguliers par voie maritime sur les côtes ibériques, passant de 41.945 personnes arrivées en 2021 à 31.219 en 2022.
Les statistiques soulignent l’importance de la normalisation des relations diplomatiques entre Madrid et Rabat puisque, au cours des premiers mois de 2022, l’arrivée de migrants a augmenté jusqu’à 70% de plus qu’en 2021. La tendance s’est inversée depuis le mois d’avril, et depuis lors, la réduction des migrants irréguliers a été la plus prononcée, en termes de nombre d’entrées par mer et par nombre de bateaux.