En manque de bras pour récolter ses fruits et ses légumes, l’Italie a commencé depuis le 1er juin 2020 à accorder des cartes de séjour aux migrants irréguliers présents dans le pays. 

Le nombre de travailleurs agricoles en provenance de Roumanie et de Pologne a, en effet, fortement chuté durant la pandémie en raison de la fermeture des frontières, tandis que les saisonniers marocains, qui venaient pour travailler dans l’agriculture, sont retournés dans leur pays en février, rapporte FranceTVinfo. De ce fait, les fruits et les légumes ne sont pas tous récoltés.

La procédure de régularisation reste ouverte jusqu’au 15 juillet en proposant deux axes. Les employeurs peuvent demander à régulariser un immigrant qu’ils souhaitent embaucher, alors que les migrants irréguliers peuvent demander un permis temporaire de six mois pour travailler. Deux possibilités qui excluent ceux qui n’ont jamais travaillé dans les secteurs prévus par la réforme ainsi que les employeurs déjà condamnés pour des délits liés à l’embauche illégale.

La ministre italienne de l’Agriculture Teresa Bellanova affirmait récemment que «l’Italie a besoin de 270 000 à 350 000 travailleurs saisonniers dans le secteur agricole», raison pour laquelle les immigrants irréguliers bénéficieront d’un accompagnement pour s’installer.

La même source précise aussi que d’autres secteurs d’activité manquent de main d’œuvre, comme l’hôtellerie ou les soins aux personnes âgées.

Toutefois, cette régularisation est critiquée par les membres de la Ligue du nord et d’autres comme le maire de Bergame, Giorgio Gori, qui dénoncent une mesure qui encouragerait la migration irrégulière vers l’Italie.

A rappeler que Rome et Rabat ont autorisé deux groupes de travailleurs marocains (environ 370 saisonniers) à regagner l’Italie, en pleine crise sanitaire, pour sauver la saison agricole dans certaines régions