Un correspondant de l’AFP a vu dimanche des centaines de migrants, en majorité marocains et d’autres originaires d’Afrique subsaharienne, escalader des collines et tenter de passer à travers des barbelés dans la zone de Fnideq (côte nord, à environ 300 km de Rabat), tandis qu’un fort dispositif sécuritaire était déployé et que des grenades de gaz lacrymogène étaient tirées.
11.300 tentatives en août
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, qui n’ont pas pu être authentifiées par l’AFP, montrent des hommes regroupés et assis par terre, seulement vêtus de ce qui semble être des shorts de bain. Le parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la diffusion de ces images pour en déterminer la véracité. Des médias locaux se sont fait l’écho ces derniers jours de critiques contre le gouvernement, incriminé pour l’absence de perspectives offertes aux jeunes Marocains qui souhaitent quitter leur pays. D’après des statistiques officielles, un jeune de 15 à 24 ans sur quatre au Maroc ne se trouve ni sur le marché de l’emploi, ni en formation, ni ne suit une scolarité.
L’afflux des migrants vers Ceuta, seule frontière terrestre de l’Union européenne sur le continent africain (avec l’autre enclave espagnole de Melilla plus à l’est), s’est intensifié ces dernières semaines. Les autorités marocaines y ont déjoué pour le seul mois d’août plus de 11.300 tentatives d’émigration irrégulière, selon le ministère de l’Intérieur.
La voie d’accès principale des migrants vers l’Espagne reste toutefois la dangereuse route de l’Atlantique vers les Canaries au départ des côtes nord-ouest de l’Afrique. Plus de 22.300 migrants sont arrivés aux Canaries du 1er janvier au 15 août, en hausse de 126% sur un an.