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Près de 49.000 tentatives de trafic de migrants ont été mises en échec durant les neuf premiers mois de 2024, parallèlement au démantèlement de 210 réseaux criminels impliqués dans ce type de trafic, révèle un rapport du ministère de l’Intérieur.
Dans un rapport sur ses réalisations pour l’exercice 2024, le ministère de l’Intérieur a souligné «la montée de la pression migratoire sur le Maroc à travers l’arrivée de nombreux migrants irréguliers, tant du côté méditerranéen que du côté atlantique, avec l’émergence de nouvelles nationalités, notamment asiatiques».
Cette situation résulte de l’augmentation continue du nombre de candidats à l’émigration venant des pays subsahariens et se dirigeant vers l’Europe, en raison de l’aggravation des facteurs économiques, sociaux, climatiques et environnementaux sur le continent africain, ainsi que de l’instabilité dans certains pays, en particulier ceux du Sahel, a précisé la même source.
14.260 migrants sauvés en mer
Sur le plan de la lutte contre le trafic de migrants, les autorités ont intensifié leurs efforts pour contrer les réseaux criminels actifs dans ce domaine. Le ministère de l’Intérieur met en avant que la stratégie sécuritaire a permis, à fin septembre dernier, la mise en échec de 48.963 tentatives de trafic de migrants et le démantèlement de 210 réseaux criminels impliqués dans ce type de trafic.
Dans le même contexte, la Marine royale a réussi à sauver 14.260 personnes de la noyade et à leur apporter aide et soutien, qu’elles soient de nationalité marocaine ou étrangère, lors de leurs tentatives de traversée clandestine en bateau vers la rive nord de la Méditerranée et vers les îles Canaries.
Le ministère a également signalé qu’au cours de cette année, 4.388 immigrants sont retournés volontairement dans leur pays d’origine, dont 1.664 en coordination avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc.
Ruée sur la façade atlantique
Le rapport note que les réseaux de trafic de migrants ont commencé à privilégier la façade atlantique, en partant de certains pays d’Afrique de l’Ouest vers les îles Canaries. «Le renforcement de la surveillance sécuritaire sur la façade méditerranéenne, l’augmentation des coûts pour les candidats à l’émigration via cette voie, ainsi que les importantes ressources humaines et logistiques nécessaires pour cette route» sont tous des facteurs ayant poussé à l’émergence de ce corridor atlantique.
Pour faire face à tous les défis sécuritaires et humanitaires liés à la gestion des flux migratoires, le ministère de l’Intérieur a adopté une approche intégrée prenant en compte les dimensions sécuritaire et humanitaire, indique le rapport.
Un nouveau cadre législatif en préparation
Le ministère a également indiqué qu’il a contribué, avec les départements concernés, à la mise en œuvre effective de la stratégie nationale en matière d’immigration et d’asile, en régularisant la situation des réfugiés par le biais du Bureau des réfugiés et des apatrides. Le nombre de réfugiés reconnus par ce bureau a atteint, jusqu’à la mi-septembre, 1.638.
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Le ministère a précisé qu’il travaille, en coordination avec différents ministères et acteurs, à l’élaboration et à la réforme du cadre législatif relatif à la gestion de l’immigration, notamment un nouveau projet de loi sur l’immigration et l’intégration, qui est actuellement à l’étape de la secrétaire générale du gouvernement.
Il est également en train d’élaborer un projet de loi spécifique sur l’asile, lequel en est à sa phase finale, pour aboutir à une législation complète dans ce domaine. Ce projet de loi s’inscrit dans le cadre du renforcement de la stratégie nationale d’immigration selon une approche humanitaire conforme à la vision royale.