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Le Maroc veut convertir les postes frontières de Sebta et Melilia en simples points de passage de personnes, avec une activité commerciale minimale. Les mesures de lutte contre la contrebande à Sebta seront prochainement mises en œuvre à Melilia.
Dans une interview accordée à l’agence espagnole EFE, le directeur de l’Administration des douanes et impôts indirects, Nabyl Lakhdar, laisse entendre que la fin de la contrebande avec Sebta et Melilia est irréversible, même s’il comprend que les deux villes « pourraient en souffrir. »
Les portes de Sebta et Melilia « ne sont pas et n’ont jamais été des points de passage commerciaux, mais des points de passage pour les personnes« . « Elles doivent devenir comme des aéroports, où les passagers entrent avec des marchandises pour leur consommation personnelle à petite échelle », a-t-il souligné.
« Aucune intention politique »
Le responsable marocain a affirmé que les mesures de lutte contre le commerce irrégulier « n’ont pas de portée politique » et n’ont pas été coordonnées avec la diplomatie marocaine. « Il s’agit de l’application de la loi et la réglementation en vigueur », a-t-il insisté.
« Sebta et Melilia n’ont pas de production ou d’industrie locale et tout vient de l’extérieur », a-t-il dit, soulignant que le Maroc reste la destination finale de 80% de ce qui arrive dans ces villes, ce qui représente un chiffre d’affaires annuel compris entre 15 milliards et 20 milliards de DH« .
Le responsable a qualifié de « trompeur » l’argument selon lequel la contrebande employait des milliers de personnes (9.000 transporteurs à Sebta et beaucoup d’autres à Melilla): « Chaque emploi dans la contrebande en détruit cinq dans le circuit officiel », a-t-il souligné.
Melilia dans le viseur
La dernière campagne contre la contrebande a été appliquée pour le moment à Sebta, mais la prochaine étape sera Melilia, a-t-il, par ailleurs, noté, rappelant qu’une première mesure de fermeture a déjà commencé en 2018.
Nabyl Lakhdar explique la fermeture du poste frontière par la forte concurrence entre les ports de Melilia et de Beni Nsar à Nador.
« Après le lancement de la ligne maritime Beni Nsar-Melilia, j’ai ordonné la fermeture du poste frontière », pour inciter les importateurs à passer par le port marocain », a expliqué le DG de l’ADII.
Comment Lakhdar imagine-t-il l’avenir une fois que la contrebande aura cessé? Il souligne que les solutions peuvent passer par « l’industrialisation de Sebta et Melilia avec des produits complémentaires à ceux du Maroc, ou leurs transformation en villes touristiques ».